Annoncer la mort d’un animal à son enfant
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“La vie n’est pas un long fleuve tranquille…”
Tu savais que cette phrase est tirée d’un film français de 1988 ! Une histoire d’échange de bébé à la naissance et de classe sociale… Bref, c’était juste une parenthèse pour votre culture générale😉
Cette semaine, je vais te parler d’une chose qu’on redoute absolument en tant que parent, d’une épreuve dont on se serait bien passée 😔mais totalement inévitable…
Apprendre le décès d’un compagnon à quatre pattes à nos enfants.
Il est aujourd’hui pour moi important de te parler de la façon dont nous avons abordé le sujet avec nos enfants et de te donner quelques clés pour ne pas être pris au dépourvu le jour où cela arrive.
Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir leur dire ? Est-ce que je dois tout leur raconter ? Qu’est-ce qui peut les aider à mieux vivre la mort de leur animal préféré ?
Alors, oui, c’est pas très gaie… 🙄 Mais, “la vie n’est pas un long fleuve tranquille…”
Annoncer la mort d’un animal, un gros coup dur
Un animal de compagnie est le meilleur ami de notre enfant. Sans aucun doute, c’est un amour inconditionnel qui lui ai donné. L’animal n’a pas d’attente, le prend tel qu’il est, avec ses différences, avec ses humeurs. C’est une présence qui rassure, qui réconforte, qui donne énormément d’amour (et, c’est bien pour cela qu’on craque toujours pour leur petite bouille de tendresse).
Alors que votre enfant a trouvé un équilibre avec une “personne” à qui confier tous ces secrets, on sait pourtant que cela ne va pas durer. Un jour, cet animal disparaîtra mais on a tendance à se dire “on verra bien sur le moment”.
Sauf que quand le moment arrive, on est soi-même pris par les émotions et en plus, on se demande bien comment on va aborder le sujet auprès de nos enfants ?
Aborder la mort à quel âge ?
Pour notre situation personnelle, “Happy” était un chien vieillissant et malade. Nous avons passé ces derniers mois à l’emmener chez le vétérinaire chaque semaine. Nous avons pu donc en parler avec la vétérinaire en amont car nous savions que nous ne pourrions bientôt plus lui apporter de soins pour amoindrir sa souffrance.
Et, c’est là, que je mesure que te parler de cela n’est pas si simple et très délicat. Je ne peux absolument pas faire de généralité car chaque situation aura sa particularité. Certains animaux vont mourir d’un coup, d’autres seront malades, d’autres vont avoir un accident, d’autres partiront sans revenir…
Mais je crois que si je te raconte ce que j’ai fait, tu auras tout de même quelques clés en main pour amoindrir le chagrin de votre enfant et mieux vivre son absence.
Des mots adaptés pour chacun(e)
Je pense sincèrement que la mort ne doit pas être un sujet tabou. C’est un sujet que nous avons évoqué plusieurs fois avec nos filles en dehors de cette situation particulière. Et, il n’y a pas d’âge pour en parler mais plutôt des mots appropriés pour chaque tranche d’âge.
Notre fille de 8 ans veut devenir vétérinaire. Alors, croyez-moi quand j’ai su que l’issue était proche, je me suis dit qu’il y aurait un véritable raz-de-marrée pour elle, qui tient si fort aux animaux. Je n’ai eu de cesse de la préparer à cette finalité en ne lui donnant pas d’espoir que ce serait autrement. Non, je ne suis pas cruelle, la vie a un début et une fin, c’est malheureusement une réalité qui ne plaît pas 😣.
Depuis plusieurs semaines, l’état de santé du chien se dégradait. J’ai donc expliqué à ma fille que nous allions régulièrement voir un vétérinaire pour aider notre chien à aller mieux mais que les traitements ne pourront plus suffire à un moment donné pour le soulager. Notre chien va mourir et souffre beaucoup.
Là, tu te demandes sûrement comment elle a réagit à mes propos. Elle était très affectée et pleurait parfois à l’idée de perdre son chien. Mais, ce fut aussi l’occasion pour elle de lui apporter beaucoup d’affection et d’attention sachant qu’il allait nous quitter bientôt. Elle a compris qu’elle devait l’accompagner en douceur et avec tendresse. Parce que rappelons-nous, nos enfants ont une capacité d’empathie étonnante qui passe souvent avant leur propre bien-être.
Pour la plus jeune de 4 ans, nous avons peu aborder le sujet. Les enfants à cet âge se rendent moins compte car ils vivent leur vie sans forcément faire la part des choses entre ce qui est réel et imaginaire. Son cerveau n’a pas encore établi toutes les connexions pour qu’il fasse la distinction. Même si, tu vas le voir, elle a très bien compris ce qui se passait (parce que les petites oreilles savent très bien écouter les conversations des grands).
Annoncer le décès de l’animal : trouver les mots justes
Nous avons attendu qu’elles rentrent tranquillement à la maison pour le goûter. Nous avions parlé avec mon conjoint de ce que nous allions leurs dire. C’est important parce qu’il s’agit d’être clair et de ne pas leur causer plus de souffrance avec des mots mal choisi.
Alors, voici l’échange que nous avons eu pour leur annoncer la mort d’Happy et leurs réactions. Je ne dis pas que ça se passera exactement de la même façon pour toi mais, je pense que c’est une approche qui peut t’aider, te guider pour ouvrir cette discussion délicate pour un adulte.
Papa ou maman : “Vous avez passé une bonne journée ?”
Les filles : “oui” (elles nous racontent leur journée)
Papa ou maman : “Nous, nous n’avons pas passé une bonne journée. Nous sommes un peu triste”
Les filles : étonnement (ma plus grande se tourne vers moi, et comprends tout de suite).
Papa ou maman : “Aujourd’hui, Happy est parti au paradis des chiens.”
Notre fille de 4 ans : “Ah ba, c’est bien, il va retrouver tous ces copains.”
Papa ou maman : “Oui, happy était très malade et souffrait beaucoup. Là où il est, il ne souffre plus et il y est bien mieux. Il ne reviendra pas.
Notre fille de 8 ans : “c’est la vétérinaire qui a dit qu’il était trop malade”
Papa ou maman : “Oui, on ne pouvait plus rien faire pour le soulager, il fallait le laisser partir. Alors, parfois, vous pouvez être triste, même pleurer parce qu’il va nous manquer, parce qu’on avait l’habitude d’être tout le temps avec lui.
Notre fille de 4 ans : “Oui, mais il nous a laissé pleins de bons souvenirs.”
Papa ou maman : “Oui, et ce sont tous ces bons souvenirs qu’il faut se rappeler, parce qu’Happy a eu une très belle vie et nous a rendu très heureux.”
(nous avons gardé une posture ouverte pour leur permettre de poser toutes les questions qu’elles souhaitaient mais finalement elles sont rapidement passées à autre chose…).
Il n’y a pas eu de pleurs même si je pense qu’il y en aura parce que l’absence est parfois difficile à supporter. Mais, ce fut une discussion très apaisée qui nous a prouvé à quel point les enfants sont en capacité de recevoir un message difficile.
4 conseils pour aborder la mort sereinement
Les enfants sont étonnants et n’ont pas la même appréhension que nous de la mort jusqu’à 8 ans à peu près. Alors, ce que je retiens personnellement de cet échange et qui me parait le plus important à retenir pour en parler sereinement :
- Parle à ton enfant de la mort avant même que cela n’arrive dans votre foyer. Il aura pris le temps de se familiariser avec ce concept et ce sera déjà préparé à ce que ça arrive.
- Utilise un vocabulaire simple et franc adapté à l’âge de tes enfants.
- Laisse ton enfant mener la conversation et répond à ses questions. Les enfants ont une telle spontanéité qu’ils peuvent être très déroutants. Sois ouvert à sa vision du moment le temps qu’il comprenne ce qu’il se passe.
- Ne cache pas ta tristesse pour lui laisser la possibilité d’exprimer la sienne. Toutefois, s’il te voit trop triste, il risque de ne pas vouloir te montrer son chagrin pour ne pas te faire plus de peine. Il est important qu’il sache à qui il peut se confier si tu es trop émotif(ve) pour que quelqu’un soit à son écoute.
Qu’avons-nous fait ?
Nous sommes toujours leur exemple. Il n’y a, à mon avis, rien de plus difficile pour un enfant que de voir sa mère ou son père triste. Si nous pleurons, ils pleurent aussi.
Quoi de mieux pour elles que de vivre une première expérience de la mort de façon sereine ? Les enfants n’aiment pas nous voir pleurer et nous n’ont plus. Même si cela est nécessaire de pleurer pour beaucoup, il est aussi important de ne pas oublier que nous serons en partie les garants de leur apaisement.
Ce sont nos actes qui ont le plus d’impact. Pour être très concrète, j’ai enlevé le tapis du chien et j’y ai mis des plantes à la place. Voir chaque matin et chaque soir, son tapis vide n’aurait pas permis aux enfants de tourner la page. Mais, en y mettant des objets positifs, vivants, on donne une nouvelle histoire à la maison.
De la même façon, nous irons planter ce week-end un arbre en l’honneur de notre chien dans notre jardin. C’est un lien indestructible qu’elles ont tissé avec lui et qu’elles pourront à leur guise refaire naître en allant lui parler, se recueillir ou tout simplement être à ses côtés.
Quelques suggestions de livres pour aborder le sujet de la mort avec sérénité
Mes p’tits Pourquoi sont des livres très bien fait sur des thèmes variés et important pour nos enfants.
Le papi d’Alice vient de mourir et elle se pose 1000 questions : souffre-t-il ? A-t-il faim ? soif ? froid ? S’ennuie-t-il ?
Ce livre est très bien pour répondre aux inquiétudes des enfants en posant des mots simples sur leurs interrogations.
La mort expliquée aux enfants mais aussi aux adultes est un livre destiné à appréhender la mort. Idéal pour celles ou ceux qui ont peur de la mort ou qui ont besoin des bons moments pour se remettre de la mort d’un proche.
Mingan les nuages, c’est une histoire d’amour entre un enfant et son petit chat adoré, Mingan. Un livre adapté dès 3 ans pour aborder la mort en douceur et avec apaisement.
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