L’intelligence émotionnelle : un rôle clé pour la réussite scolaire de votre enfant

Je trouve ça étonnant dans notre société que nos enfants expriment qu’ils sont stressés ?! Pas vous ? D’après une enquête scientifique réalisée en 2022 sur la santé mentale des élèves à l’école, 18 à 35 % des enfants de la maternelle au lycée professionnel expriment verbalement qu’ils sont stressés ou anxieux ! Et quand on regarde les enseignants… les chiffres sont encore plus dramatiques… Plus de 80 % des enseignants présentent un épuisement émotionnel.
Face à des enseignants qui se sentent démunis, il y a pourtant certains pays qui ont compris qu’une approche bienveillante auprès des enfants avait un impact direct sur leur bien-être ! L’intelligence émotionnelle (IE) semble jouer un rôle clé dans la réussite scolaire et la psychologie du développement personnel des enfants. Quelles sont leurs techniques et leur approche pédagogique pour rendre heureux nos enfants en classe ? Sans plus tarder, il est temps pour les Français d’apprendre en toute sérénité.
L’intelligence émotionnelle : définition et enjeux en milieu scolaire
L’intelligence émotionnelle : une force qui est en soi
L’intelligence émotionnelle désigne la capacité à identifier, comprendre et réguler ses propres émotions ainsi que celles des autres. Elle repose sur 5 piliers :
- La conscience de soi,
- La maîtrise des émotions,
- La motivation
- L’empathie,
- La gestion des relations
L’intelligence émotionnelle a été impulsée par l’idée d’Howard Gardner, psychologue américain en 1983 que notre cerveau développe des intelligences divergentes telles que l’intelligence logico-mathématique (cette fameuse ” bosse des maths”), l’intelligence musicale, corporelle…
Aujourd’hui, on parle de quotient émotionnel (les émotions) pour l’opposé au quotient intellectuel (l’intelligence).
En France, la mise en place des programmes d’éducation émotionnelle
Aujourd’hui, on commence à voir les prémisses de la prise en compte des émotions dans les établissements scolaires grâce aux techniques de la communication non violente. Souvent impulsées par l’enseignant lui-même, elles visent à améliorer le bien-être et les performances des élèves par la prise de conscience de l’impact de ces émotions sur sa performance à l’école.
Formation des enseignants à l’IE
En 2023, une thèse a exploré l’impact des compétences émotionnelles des enseignants sur leur motivation, leur efficacité personnelle et leur santé mentale. La conclusion est que plus l’enseignant développe son éducation émotionnelle et sociale plus il adopte des pédagogies motivantes pour ces élèves. Avec une attitude positive, l’enseignant développe de meilleures aptitudes pour aider l’enfant à apprendre à gérer son stress.
L’approche RULER Mise en place de programmes d’éducation émotionnelle :
Certaines écoles françaises font preuve d’initiatives en s’inspirant de l’approche RULER, développée par le Yale Center for Emotional Intelligence. Cette méthode se concentre sur cinq compétences clés : Reconnaître, Comprendre, Nommer, Exprimer et Réguler les émotions. En intégrant ces compétences dans le quotidien scolaire, RULER vise à cultiver une conscience émotionnelle, favoriser des relations positives et créer un environnement d’apprentissage bienveillant.
Ces initiatives démontrent une envie croissante en France d’intégrer la compétence émotionnelle dans le programme scolaire. L’objectif est clairement d’améliorer le bien-être des élèves pour leur succès scolaire et la gestion du stress de manière constructive.
Les effets bénéfiques d’une éducation basée sur l’IE et la bienveillance

Des enfants plus confiants et motivés
Les neurosciences ont parlé un enfant moins stressé est de fait un enfant plus concentré et qui a de bonnes facultés de mémorisation. Nous n’avions probablement pas besoin des neurosciences pour nous confirmer ce fait. En tant qu’adulte, on peut facilement se rendre compte à quel point nos sentiments et émotions ont un impact sur notre efficacité.
Développer l’intelligence emotionnelle des enfants est une vraie mine d’or pour son bien-être !
- Il se connaît mieux, car il sait identifier ses émotions de base (joie, colère, tristesse, peur…), les nommer et exprimer ses besoins.
- Il peut mieux gérer ses problèmes, car il va développer la maîtrise de soi. Son autonomie et sa vie sociale sont améliorées.
- Il va être plus motivé donc plus enclin à développer ses propres objectifs avec créativité et innovation.
- Il deviendra plus empathique, à l’écoute et va améliorer ses relations avec ses camarades de classe. Le harcèlement scolaire est réduit ainsi que les conflits.
- Il développe son optimisme, son estime de soi, sa confiance en soi pour prendre des décisions seul. La pensée positive favorise sa motivation et sa prise d’initiative pour exprimer ses idées.
- Il apprend à se détendre et à utiliser des pratiques de relaxation et de pleine conscience.
- Il améliore ses résultats scolaires grâce à une meilleure concentration et mémorisation.
Si chaque enfant s’inscrit dans cette dynamique positive qui lui est enseignée, le climat scolaire global s’en ressent. Les enfants s’entraident et communiquent mieux entre eux. La qualité de vie à l’école en est profondément impactée et donne toutes les chances de réussites scolaires aux enfants.
Les modèles internationaux les plus inspirants

On parle beaucoup des pays nordiques comme étant des lieux où la santé mentale est chouchoutée autant pour les adultes que pour les enfants. Nombreux sont ceux qui aimeraient que l’éducation nationale s’inspire grandement de leur modèle d’éducation bienveillante qui donne le sourire aux enfants.(et aux parents)
La Finlande : un modèle d’éducation bienveillante
La Finlande se distingue particulièrement sur la pensée créative de ces élèves. Les enseignants bénéficient d’une grande liberté pour choisir leurs méthodes d’enseignement. Ils favorisent ainsi l’innovation et la personnalisation en fonction de leurs élèves.
La Finlande valorise l’expression artistique et la créativité des élèves. De nombreux temps d’échange informel parsème la journée en petit groupe pour favoriser une bonne collaboration. Il y a de nombreuses interactions sous forme ludique pour aider les apprentissages.
Le taux de stress des élèves est très bas. Chaque session de travail ne dépasse pas 45 minutes et les élèves finissent leur journée à 14h15.
Exemple d’une journée type en classe pour un élève de primaire en Finlande (6-12 ans)
8h30 – 9h00 : Arrivée à l’école et accueil en douceur. Pas de stress ni de précipitation : les élèves arrivent tranquillement et sont accueillis par leur enseignant dans une ambiance détendue.
9h00 – 9h45 : Premier cours de mathématiques ou finlandais
9h45 – 10h00 : Pause en extérieur
10h00 – 10h45 : Deuxième cours (sciences ou études sociales). Une approche basée sur l’expérimentation et la découverte.
10h45 – 11h00 : nouvelle pause en extérieur
11h00 – 11h45 : Troisième cours d’anglais, d’art ou de musique
11h45 – 12h15 : Déjeuner gratuit à la cantine
12h15 – 12h30 : Temps libre et récréation en extérieur
12h30 – 13h15 : Quatrième cours d’éducation physique ou d’ apprentissage basé sur les phénomènes
- 13h15 – 13h30 : dernière pause en extérieur
- 13h30 – 14h15 : Activité libre et fin de journée
Selon les jours, les élèves peuvent avoir du temps pour lire, travailler sur un projet ou participer à des activités créatives. Certains élèves rentrent chez eux, d’autres restent pour des activités périscolaires (activités sportives, musique, club de sciences…). Leur vie quotidienne et leur santé physique sont préservées du stress.
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Le Danemark : des cours d’empathie obligatoires
Au Danemark, l’apprentissage de l’intelligence émotionnelle est obligatoire dès le plus jeune âge. Des cours d’empathie sont intégrés aux cours classiques pour favoriser la coopération et l’entraide. Tout comme en Finlande, les cours ne dépassent pas 45 minutes. Les petits danois finissent leur journée à 15h30 et passent leur après-midi à renforcer leur développement émotionnel, personnel et social avec des activités artistiques, sportives ou culturelles. Au Danemark, on remarque tout particulièrement une réussite professionnelle et un engagement scolaire important.
Exemple d’une journée type d’un élève de primaire au Danemark
8h00 – 12h00 : Séances d’enseignement
Les élèves participent à des cours variés, généralement de 45 minutes chacun, avec des pauses régulières. Les matières incluent les mathématiques, la langue danoise et les sciences.
12h00 – 12h45 : Repas à la cantine
Les enfants prennent un déjeuner équilibré, favorisant les interactions sociales et le développement de bonnes habitudes alimentaires.
12h45 – 14h00 : Activités périscolaires
Les élèves participent à des activités sportives, artistiques ou culturelles, renforçant leur développement personnel et social.
14h00 – 15h30 : Séances d’enseignement supplémentaires ou temps libre
Selon l’emploi du temps, les enfants peuvent avoir des cours supplémentaires ou du temps libre pour des activités autonomes.
15h30 : Fin des cours
Les élèves rentrent chez eux ou participent à des activités extrascolaires proposées par l’école.
Le Canada : un enseignement axé sur les émotions et la santé mentale
Au Canada, l’approche est très liée aux émotions. Les enseignants sont formés à la gestion des émotions et à la bienveillance. C’est un point de vue qui s’inscrit complètement dans la psychologie positive de Carl Honoré. La flexibilité et l’intelligence sociale sont de mise pour proposer une pédagogie adaptée à l’élève et à sa situation. Différentes méthodes sont utilisées pour aider aux apprentissages de manière appropriée :
- le Project-Based Learning (PBL),
- les pédagogies alternatives (Montessori, Waldorf, Reggio Emilia)
- l’Inquiry-Based Learning : l’apprentissage par l’enquête
- l’approche par compétences
- l’intégration des nouvelles technologies.
Personnellement, même si je ne suis pas canadienne, je vais régulièrement sur le site alloprof et c’est un bonheur de voir autant de ressources pour les parents et les enfants. C’est un site positif qui donne l’outil manquant pour créer l’envie d’apprendre aux enfants. Très dynamique, le site propose également de faire le lien avec les enseignants et de répondre à toutes les questions des enfants.
Exemple d’emploi du temps – Élève du primaire (6-11 ans)
8h30 – arrivée à l’école
Les élèves arrivent, rangent leurs effets personnels et se préparent pour la journée.
8h45 – 9h30 : Cours du matin (Français ou Mathématiques)
Les matières fondamentales comme le français (lecture, écriture, grammaire) ou les mathématiques sont souvent enseignés en début de journée, quand l’attention est optimale.
9h30 – 10h15 : Sciences ou Études sociales
Exploration du monde naturel (sciences) ou apprentissage de l’histoire, de la géographie et de la société canadienne.
10h15 – 10h30 : Pause et collation
Les enfants prennent une collation et se détendent avant de reprendre les cours.
10h30 – 11h15 : Arts plastiques ou Musique
Créativité en avant avec du dessin, de la peinture, des travaux manuels ou de l’initiation à la musique et au chant.
11h15 – 12h00 : Éducation physique
Séance de sport en gymnase ou à l’extérieur (jeux, course, sports d’équipe).
12h00 – 12h50 : Dîner et récréation
Temps de repas suivi d’une pause pour jouer dehors.
12h50 – 13h35 : Littérature (lecture, écriture, expression orale)
Ateliers de lecture, rédaction de textes, discussions et présentations orales.
13h35 – 14h15 : Sciences, Informatique ou Technologie
Expériences scientifiques, initiation au codage ou à l’utilisation des outils numériques.
14h15 – 15h00 : Études sociales ou Deuxième langue (anglais ou français, selon la province)
Apprentissage de l’histoire, de la culture et du fonctionnement du pays, ou cours de langue seconde.
15h00 – Fin de la journée scolaire
Les enfants terminent leur journée et rentrent à la maison ou participent à des activités périscolaires (sports, arts, aide aux devoirs).
15h15 – Départ des autobus scolaires
Retour à la maison ou à la garderie après l’école.
L’intelligence émotionnelle et la bienveillance sont des leviers puissants pour améliorer l’apprentissage et le bien-être des élèves. Si plusieurs pays ont déjà adopté ces approches, la France pourrait s’en inspirer pour favoriser un climat scolaire plus harmonieux et propice à la réussite de chacun en tant qu’individu. Les connaissances sont aujourd’hui à nos portes pour pouvoir enseigner les bases essentielles de l’intelligence émotionnelle.
Pour aller plus loin :
Résultat de l’enquête scientifique sur la santé mentale à l’école entre avril et mai 2022
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