Les bases de l’éducation positive

Ma pause de 8 minutes

Devenir parent, c’est créer une éducation qui nous ressemble avec notre propre culture, l’éducation que l’on a reçu (même si on peut en prendre le contre-pied), nos valeurs, nos croyances ou même nos humeurs… . Quand j’ai débuté ma vie de maman, je me suis plongée à corps perdu dans de nombreux ouvrages pour trouver une approche éducative positive qui correspondait à mes attentes. L’éducation positive a fait écho à mes valeurs : une communication bienveillante sans rapport de force pour construire avec mon enfant une relation pérenne et sereine.

➕Education positive : une relation parent-enfant bienveillante

Merci les psys ! 🧠

Avant les années 60, l’éducation était clairement autoritaire. La place du père dans la famille dit « patriarche » amenait l’enfant dans une position de soumission et souvent de punition corporelle. Fessée, coup de ceinturon, coup de règle sur les doigts, bonnet d’âne à l’école… l’enfant devait obéir.

enfant punit, éducation autoritaire

Grâce à Françoise Dolto, l’enfant est reconnu « comme sujet à part entière ». Les connaissances psychologiques et neurologiques ont favorisé le développement d’une éducation bienveillante. Ils ont pu démontrer la non-efficience de la punition et de la contrainte.

Le concept de non-violence a arrivé dans les années 70, grâce à Gandhi et Carl Rogers. L’idée du développement personnel a fait son chemin pour, qu’à ce jour, nous visions tous notre bien-être ainsi que celui de nos enfants comme but ultime d’épanouissement.

C’est dans les années 2000, que l’éducation positive se développe considérablement en France grâce à Isabelle FILLIOZAT, psychothérapeute spécialiste des émotions et Catherine DUMONTEIL-KREMER, psychothérapeute et initiatrice de la parentalité créative. Toutes deux animent aujourd’hui des ateliers, des formations, des conférences et écrivent sur la parentalité pour transmettre

🧑‍🔬La méthode Gordon, pionnière de l’éducation positive

Un des précurseurs de l’éducation positive est Thomas Gordon, élève de Carl Rogers et psychologue clinicien. Il crée des ateliers de bonne communication en famille pour endiguer le rapport de force qui s’établit entre le parent et l’enfant.

La méthode Gordon : les 4 fondamentaux de l’éducation positive

👂Avoir une écoute active de l’enfant

L’écoute active, c’est écouter et prendre en compte les paroles et les ressentis de l’enfant. La relation de confiance parent-enfant découle de votre présence et de la considération de ces émotions et de ces opinions. L’enfant est une boule d’émotions très intenses qui doit être entendue. En tant que parent, nous ne sommes pas toujours disposés ou disponibles pour être à l’écoute du flot de paroles et d’émois de nos enfants. Sachez préserver un temps pour lui, par exemple, au moment du coucher ou du repas du soir à minima. Votre enfant sera ravi d’avoir une oreille à qui se confier.

🤓 Recherche de compréhension de l’autre et de ses besoins

Je crois que nous sommes nombreux à penser que les autres ont la même façon de penser et de réfléchir que nous. Il est nécessaire de questionner son enfant sur ce qu’il pense vraiment. En tant que parent ou adulte, on peut projeter sur son enfant une vision erronée de ses intentions.

Ma fille a fait des trous avec les ciseaux dans les rideaux… J’aurai pu faire de nombreuses suppositions de ce qu’elle voulait faire : juste une pulsion destructrice, un acte de vengeance, une envie de redécorer mon salon… Que sais-je ? Je lui ai demandé et elle m’a répondu de manière tout à fait naturelle : « C’est rigolo de mettre le doigt dedans ». J’étais consternée, mais j’ai rapidement compris que ce qui se trame dans sa tête n’a rien à voir avec ce que je peux penser…

🧒L’affirmation de soi : le Message-Je

« Le Message-Je » consiste à évoquer ce qui ne vous convient pas sans pour autant faire culpabiliser votre enfant. Pour éviter de reproduire le comportement qui n’est pas respectueux,

Si je reprends l’exemple des trous dans le rideau, voici comment j’ai pu m’y prendre (Même si à l’intérieur de moi, je bouillonnais !💥) 

Ma chérie, j’entends que faire des trous dans les rideaux, c’est rigolo (rappel des faits objectifs). Le souci, c’est que maman a pris du temps à faire une jolie décoration dans le salon et que je vais devoir racheter des rideaux (les effets concrets). Je suis triste et en colère (mes ressentis) car j’aimais bien mes rideaux.

Cette discussion a généré beaucoup d’empathie de la part de ma fille qui n’avait pas pris conscience que cela pouvait m’affecter. Elle n’a pas recommencé.

🏆Gestion de conflit sans perdant

Etre autoritaire (Parent gagnant – enfant perdant) : au 1er abord, si j’avais écouté mes premières pulsions, je l’aurais fortement réprimandé.

J’aurai « gagné » : « Youpi, j’ai grondé ma fille, 1 point » (Ps : ceci est de l’ironie.) et elle aurait perdu…

Etre laxiste (Parent perdant – enfant gagnant) : « Ma fille a fait des trous, ce n’est pas grave elle expérimente » – Je ne suis donc plus respectée pour ce que je fais et elle prend l’ascendant sur moi, au revoir, mon joli salon style scandinave.

Entre ces 2 extrêmes, Thomas Gordon a proposé un 50/50 (fan de qui veut gagner des millions ?💰).

Y’a pas de perdant ! C’est ce que j’avais personnellement appelé assez vite ma méthode du compromis !

Quand elle avait 2 ans, je lui ai expliqué le concept de compromis : “Quand tu veux faire autre chose ou que tu n’es pas d’accord avec maman, tu me le dis et tu me dis pourquoi ?”

Et elle est souvent venue me demander des compromis quand elle n’était pas d’accord avec mes décisions. Ça a été le précurseur de la verbalisation de ces émotions. J’ai compris qu’en tant que parent, je devais aussi me positionner à sa place, car elle n’avait pas le même angle de vue que moi. Et que finalement, cela me questionnait sur la vision que je souhaitais imposer à mon enfant alors qu’il y en avait probablement des milliers. Le tout étant que ma fille et moi trouvions notre terrain d’entente.

Petite démonstration

Ma fille veut jouer et il est l’heure de la douche. Elle ne veut pas prendre de douche.

Alors que répondre ?

1.” non, ma chérie, la douche c’est tout de suite et maintenant, pas de discussion possible ce soir !” (Dans notre tête de parent : “après tout, je suis fatiguée de ma journée, c’est pas elle qui va décider quand même“)

> Conséquence direct sortie du monstre caché à l’intérieur de ma fille : “MAMAN ! T’es méchante, tu veux jamais que je joue et en plus le pat’patrouille rouge, il doit sauver Stella qui est emprisonnée dans le château… Je veux pas aller dans la douche, NON….Non… NON ! et là, c’est SOFT 😳 ça peut partir en LIVE COMPLET :

crise de l'enfant

Bon, personnellement, j’ai abandonné cette technique ^^

2. “Ok, ma chérie on prend pas de douche ce soir” (Dans notre tête : “ouf, c’est ça de moins à faire, je vais pouvoir me poser un peu…”)

> Conséquence direct > une fois ça passe, mais au bout d’un moment, l’odeur commence à se faire sentir non ?

éducation laxiste

Repousser n’est pas la solution, désolé, il va bien falloir y aller un jour !

3. ” Ok, je sais que tu adore jouer avec tes pat’patrouilles. On pourrait peut-être trouver un compromis pour que tu puisses jouer et te laver ? – Si tu veux, tu peux prendre un jouet dans la douche ?”

> Conséquence Direct : il n’est plus question de prendre la douche, mais de concilier son besoin de jouer et l’impératif de la douche. Ma fille se sent écoutée et croyez moi ça marche à tous les coups !

👩‍🏫Coopérer et fixer les règles en famille

🤝L’éducation positive : pour des règles flexibles et fermes

Dans le meilleur des mondes, les règles en famille devraient être connues de tous. Je vous incite donc à en parler en couple puis avec vos enfants. Dans la pratique, on sait que souvent, on agit sur le moment et que papa et maman ont parfois une lecture bien différente de la règle à appliquer.

📌 Voici 4 points de repère qui vous aideront à fixer les règles 📌

📌 Donner du sens aux règles par une explication : « je ne veux pas que tu cours dans le magasin car cela dérange les personnes qui font leur course et tu peux provoquer un incident”.

📌 Prévenir avant que la situation ne se présente : « un petit rappel de la règle avant d’entrer dans le supermarché »

📌 S’assurer que la règle est comprise de l’enfant : “peux-tu me dire ce qu’il ne faut pas faire dans le magasin ?”

📌Evoquer la conséquence si la règle n’est pas respectée : “nous savons qu’il ne faut pas courir dans le magasin car c’est dangereux. Si tu ne respectes pas cette règle, je ne pourrai plus t’y emmener et passer un bon moment ensemble”

Ces règles pourront évoluer en fonction du développement de l’enfant et de son âge.

👩‍⚖️Les règles non négociables

les règles non négociables en éducation positive

Vous l’aurez compris, dans une éducation positive, il n’y a pas d’enjeu de pouvoir. Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de cadre. Les limites sont sécurisantes pour votre enfant et apportent des valeurs telles que le respect, la responsabilisation, l’autonomie, le respect de ses besoins,

En tant que parent, nous sommes garant du cadre éducatif que nous élaborons en fonction de nos besoins et de nos valeurs personnelles. Ce n’est pas parce que nous donnons de l’importance à l’opinion de notre enfant que nous devons penser que c’est un adulte en miniature.

Les règles non négociables sont celles qui délimitent le danger. Attendre maman avant de traverser, tenir la main dans un bain de foule, mettre son casque de vélo, ne pas toucher à la flamme de la bougie…

🥳Les exceptions

Assouplir certaines règles permet à l’enfant de ressentir une certaine liberté. Se permettre de déroger à des règles qui sont liées à une situation exceptionnelle ne met pas en péril le cadre éducatif.

Par exemple, je souhaite donner à mes filles une alimentation saine. Je les sensibilise au côté néfaste du sucre : « tu peux avoir des caries, tu peux grossir, le sucre c’est un aliment à manger en petite quantité pour que tu ne sois pas trop excitée… »

Pour autant, lors des anniversaires, j’assouplis mon discours et leur permets de manger des bonbons et des sodas.

Etre plus flexible à certains moments, ne fait pas de vous, un parent laxiste. Au contraire, vous montrez à votre enfant que vous avez confiance en lui.

😉Valoriser les comportements positifs

les comportements positifs grâce à l'éducation positive

Délimiter les règles est une étape incontournable pour vivre ensemble. L’éducation positive cible la transmission de valeurs plutôt que la sanction. Aussi, il est nécessaire de soutenir tous les agissements de vos enfants en tant que maman optimiste pour favoriser leur autonomie.

Plus vous encouragez votre enfant lorsqu’il respecte une règle, plus votre enfant prendra confiance en lui et coopérera dans la vie quotidienne de votre famille : mettre la table, faire ses devoirs, s’habiller seul, mettre les déchets à la poubelle, ranger ses jouets…

Ayez une certaine gratitude envers votre enfant pour tout ce qu’il fait de positif. Soyez fier de lui et dites-le-lui !

Néanmoins, je tiens à souligner que ce n’est pas parce qu’il fait une bonne action qu’il doit avoir systématiquement une récompense. La motivation doit venir de la coopération parent-enfant et non de la récompense. Si vous fonctionnez à la récompense systématique, vous négligez l’importance de l’écoute de chacun et cela devient une relation plus commerciale. Je te rends service en échange d’un bénéfice. Vous aurez ainsi beaucoup plus de difficulté à lui demander quelque chose s’il n’y a plus de récompense.

😬Sanctionner plutôt que punir

Il n’y a pas de punition en éducation positive. Mettre un enfant au coin, l’isoler, c’est nier ses émotions et cela génère en lui des sentiments négatifs de vengeance et de rébellion. Votre lien se brise et vous risquez de le blesser profondément.

Sanctionner, c’est faire comprendre à son enfant que son comportement est inacceptable. L’objectif est qu’il comprenne pourquoi c’est une erreur à travers votre vision de la situation et de vos ressentis. Critiquer son comportement n’aidera pas votre enfant à le changer.

Alors, oui, parfois, nous sortons de nos gonds et nous avons beaucoup de difficulté en tant qu’adulte à contenir notre colère. Dans ce cas, isolez-vous un moment, prenez une bonne respiration et dites-vous que votre enfant est un être en construction. Il n’a pour le moment pas toutes les clés de compréhension, pas toutes les connexions dans sa tête et il a tellement d’imagination ! Ecoutez votre enfant sur ces intentions, ne le jugez pas et expliquez-lui en quoi sa façon de penser l’a conduit à cette erreur.

Lisez la fiche de la méthode Gordon au besoin pour éviter la punition ^^  

Pour compléter cet article, vous pouvez lire cette vidéo avec Béatrice Sabaté, psychologue clinicienne et spécialisée dans la discipline positive :

Je prends une pause pour connaître les 3 outils de communication de l’éducation positive !

Source :

Emotions des enfants : les accompagner – La maison des maternelles avec le Dr Catherine Guegen

Christine KLEIN Mon p’tit cahier éducation positive – Solar Editions

Pour aller plus loin

Comment rebrancher son cerveau ? Isabelle FILLIOZAT

Les fiches parentalités de la Méthode Gordon pour vous accompagner

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