Que cachent les émotions de nos enfants ?

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La gestion des émotions est un sujet très populaire. Ces 10 dernières années, tous les parents ont entendu parler de gestion des émotions, d’intelligence émotionnelle, de sensibilité…

À l’époque de nos parents, ce n’était pourtant absolument pas un sujet. Alors, je me suis demandée finalement comment toutes ces émotions apparaissent. Qu’est-ce qui fait qu’on est joyeux tout bébé ? Comment ça se met en place au fur et à mesure de notre développement cognitif ? Et, surtout, comment en arrive-t-on à devoir les gérer ?

Pour répondre à toutes ces questions, j’ai fouiné un peu sur Internet et j’ai trouvé un article Suisse sur le développement des émotions primaires durant l’enfance qui nous m’a donné des pistes de réflexion. De la première année de vie à l’âge adulte, comment se développe l’expression des émotions ?

La joie comme 1ère émotion à la naissance

“Oh, il est trop chou ! Regarde-moi ce regard, il a les fossettes de son père, mais qu’il est beau !” Oui, ce sont bien nos paroles quand un enfant naît. Et, la joie et les sourires sont les émotions que nous partageons dès les premiers jours de la vie. 

Le bébé, lui, dès la naissance, sourit instinctivement. C’est son émotion principale et il sourit même pendant son sommeil. Nous sommes donc dès le début heureux ! Quelle belle nouvelle ! Même si au début, les sourires des bébés ne sont pas vraiment faits exprès, dès 1 mois, on peut voir de vrai sourire. Et puis, à 3 mois, on peut même commencer à entendre un rire. Il a même été remarqué que jusqu’à 7 mois, les enfants auraient une préférence pour les visages souriants et féminins (on n’est pas trop étonnée😉).

Toutefois, cela ne nous a pas échappé que les pleurs des enfants ont tendance à augmenter de semaine en semaine les 2 premiers mois. C’est une des étapes du développement “normal” du cerveau. L’étude montre cependant que les pleurs diminuent à l’acquisition du langage... 

Après la joie, c’est la peur qui s’exprime à partir de 7-8 mois auprès des adultes qu’ils ne connaissent pas ou des objets nouveaux. Le noir, la solitude, les animaux, la surprise sont autant de choses qui font vivre cette émotion qui tendra à s’atténuer vers leurs 6 ans. La colère va pointer, elle, le bout de son nez vers 2 – 3 ans… “terrible two” (vous en faites pas, c’est pas si horrible 👻).

La régulation émotionnelle

émotions enfant

Toutes ces émotions (tristesse, dégoût, honte, fierté, joie, colère et la peur…) se développent au fur et à mesure que le cerveau de notre enfant génère des connexions grâce à ses interactions avec ses parents. C’est donc, grâce à nous, papa ou maman, selon nos expressions faciales, nos mimiques, nos grimaces, notre ton de voix ou encore les gestes que nous faisons, que nos enfants vont arriver à s’apaiser, se calmer ou rire… 

Au début nos enfants catégorisent les émotions en 2 états positifs (plaisants) ou négatifs (désagréable). Quand bébé a faim, c’est désagréable et il se met à pleurer. Quand bébé est dans les bras de sa mère, sa réaction est tout autre, c’est un plaisir, il sourit, gazouille. Réconforter, écouter, observer les signes physiques vous aidera à reconnaître ce qu’il souhaite exprimer.  

Tout bébé, l’enfant n’a pas beaucoup de régulation de ses émotions, mais plutôt un réflexe de succion et de détournement du regard. À partir de 2 ans, la succion devient “auto-relaxante”. Il s’appuie sur ses sens pour maîtriser partiellement une émotion envahissante pour lui. Les différentes découvertes qu’il fait au quotidien lui apportent un flot d’émotions qu’il tente de gérer seul. Mais, bien souvent, les bras des parents sont encore d’un grand secours. 

Nos touts petits avant 3 ans en âge préscolaire, eux, vont commencer à définir un “script émotionnel” (Merci Widen et Russel). En fonction des expressions de notre visage, de la situation, de son environnement et des éléments déclencheurs entre autres, l’enfant peut imiter nos réactions. Tant positive que négative d’ailleurs, l’enfant peut devenir colérique simplement parce qu’il copie une personne de son entourage. L’enfant va avoir une meilleure conscience de soi et de l’impact de son comportement sur son entourage. 

Arrivée à 3 ans, la parole permet de verbaliser les émotions et l’aide à comprendre ses ressentis et à se distancier de ses émotions.  Il devient essentiel de l’accompagner pour nommer leur sentiment, leur frustration ou encore leur gêne. Sa difficulté principale est d’apprendre à décrire ce qu’il peut ressentir. Et puis, petit à petit entre 3 et 6 ans, il va commencer à masquer ou minimiser ses émotions intentionnellement. Sa compréhension du monde est plus fine pour créer un environnement qui le réconforte et l’aide à se sentir bien. De là, les enfants commencent à s’inventer des histoires et tout un monde imaginaire. 

Les Display Rules

Les Display Rules, vous connaissez ? Non, ba moi non plus ! On s’instruit, allez hop ! Vite fait, bien fait enfin en prenant le temps quand même 😉 

Les Display Rules sont les règles culturelles dont on prend tant de temps à dire à nos enfants : “on dit s’il te plait”, “on se lave les mains”, “on dit merci”. De cette façon, les enfants apprennent à réguler leurs émotions dans des situations données. Dire merci pour un cadeau qu’on n’aime pas en fait partie. Aussi, nos enfants savent dissocier ce qu’ils ressentent de ce qu’ils peuvent exprimer. (pas toujours hein🤭, ne dit-on pas la vérité sort de la bouche des enfants 😉).

Pour autant, tout comme nous, ils peuvent mettre en place des stratégies de régulations émotionnelles au fur et à mesure de leur apprentissage : 

💚 “Maman, j’ai trop mal au petit doigt de pied, je peux pas marcher !”

>>>>>> Exagérer une douleur pour obtenir notre attention (un vrai jeu d’enfant)

💚”Même pas mal”

>>>>>> Minimiser leurs émotions en retenant très fort ses larmes même si c’est évident qu’il est triste 

💚”Merci pour ce joli cadeau”

>>>>>> Avoir l’air joyeux alors qu’on est très déçu

💚”Je m’en fou” ou pas un mot

>>>>>> Pocker Face !!!

Les enfants gèrent leurs émotions bien plus tôt qu’on ne le croit…. Ils jouent un rôle parfois pour mieux comprendre le monde qui les entoure. Leur développement émotionnel reste cependant très lié à leur développement cognitif et la pleine conscience de soi.

Le temps fait son œuvre

Dès 6 ans, la régulation de leurs émotions est totalement liée à leurs capacités cognitives et au contrôle de leur attention. C’est pour cela que bien souvent, on est en droit de se demander si notre enfant n’aurait pas développé un TDAH, au regard des émotions vives qu’il ressent. 

Nombreux seront ceux qui vont petit à petit ne plus vraiment demander de câlin à leurs parents, ne plus vouloir être amenés à l’école, développer une vie sociale plus fournie et se construire une jolie carapace.

C’est cela même qui va leur permettre à l’adolescence de rechercher du soutien auprès d’un proche quand ils en auront besoin, ou de se distraire dans les moments difficiles avec de la musique par exemple. 

La gestion des émotions n’est donc pas uniquement qu’une histoire de reconnaissance des émotions, mais aussi du développement complexe de l’enfant. Soyez patient, chaque enfant a un rythme bien à lui et progresse avec les interactions de ses parents et de son entourage. Faites preuve d’écoute et de conseil en instaurant des discussions régulières avec vos enfants. 

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