Témoignage : dépression pendant la grossesse

Ma pause de 4 minutes

Être enceinte et en dépression, je ne pensais pas cela imaginable surtout quand l’enfant a été désiré du plus profond de son cœur. Et pourtant, il y a des symptômes qui ne trompent pas. Fatigue, tristesse, angoisse donnent le vertige durant les 9 mois de grossesse. Je vous propose le témoignage de ma dépression pendant la grossesse. Une souffrance silencieuse que le corps médical n’ose pas toujours vous annoncer. (questionnaire d’auto-évaluation en fin de page 😉)

Comment savoir si je fais une dépression pendant la grossesse ?

La dépression prénatale, vous en avez déjà entendu parler vous ?

Là est la grande question. La santé mentale des français est en train de rendre malade le corps médical tant les chiffres explosent ! L’INSERM estime à 20 % la part de français(e) qui souffrira au moins une fois dans sa vie de dépression. Pour autant, la dépression pendant la grossesse est un tabou qu’on ne nomme pas. Pourtant, elle touche 1 femme sur 8 et presque autant d’hommes.

Alors, quel est ce mal qu’on étouffe, inaudible pour notre entourage qui se réjouit de l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille ?

Repérer les symptômes de la dépression pendant la grossesse

Que ce soit durant la grossesse ou jusqu’à 1 an après l’accouchement en post partum (le temps que les hormones reprennent leur place), on parle de dépression périnatale.
De mon côté, j’ai commencé à ressentir une grande tristesse durant le premier trimestre comme une chape de plomb sur mes épaules. Je pensais pourtant vivre une grossesse plus facile, c’était ma 2e fille. Toutes mes inquiétudes vis-à-vis de l’accouchement ou de cet être qui grandissait en moi n’étaient plus à l’ordre du jour. J’avais bien l’intention de profiter de ma grossesse (cette fois-ci) et de prendre soin de moi.

J’ai remarqué au bout du 4e mois qu’à cette période, je n’arrivais pas à investir cette grossesse. Comme-ci, finalement, elle n’existait pas.

Je ne me sentais pas enceinte.

Et le passé refaisait surface alors même que je pensais en avoir fini avec tout ça. Alors, j’ai mis ça sur le compte des hormones et du bouleversement émotionnel « normal » de la grossesse. Pour 51,6 % des futures mères, la grossesse est assez agréable à vivre donc il y a toujours une petite part de nous qui n’est pas totalement zen. Je me consolais en me disant que c’était courant dans la vie.

Mais, finalement, les symptômes sont devenus plus nombreux :

  • je n’avais pas faim ou très peu, je n’avais pas envie de manger,
  • je manquais d’énergie,
  • mon désespoir grandissait et je me revois encore pleurer des journées entières sans avoir de raison apparente
  • un manque d’intérêt pour créer le petit cocon de douceur de mon futur bébé
  • des idées noires qui me perturbaient dans mon quotidien

D’autres mères pourront ressentir également une forte anxiété, des difficultés à se concentrer, un manque de sommeil, etc.

Quoi faire quand on se sent mal ?

Prendre une main tendue

Mon bien-être psychique était clairement au plus bas. J’ai compris en voyant certaines femmes enceintes dans la salle d’attente de ma sage-femme qu’il y avait quelque chose qui clochait. Et cela tombait bien parce qu’au cours du 4e mois, la sage-femme a dressé un bilan de ma santé mentale à priori obligatoire.

J’étais décontenancée par ces questions pourtant très anodines : comment vous sentez-vous ? Avez-vous des douleurs ? Comment va le moral ? Qu’est-ce qui vous inquiète le plus ? Avez-vous des souvenirs qui vous reviennent en mémoire ? Êtes-vous soutenue ?

Blackout. Je me suis mise à pleurer comme une madeleine.

Une main tendue par une praticienne m’avait permis de rendre visible une montagne de sentiment qui me chamboulait profondément.

Se faire diagnostiquer

Oser parler de ces sentiments invisibles

Parce qu’au fond, je ne pouvais dire à personne que je me sentais mal, que je n’avais pas envie de ce bébé, que je ne voulais pas que mon ventre grossisse, que mes nuits se raccourcissent. Parce que dans nos têtes de maman, il y a une énorme culpabilité qui s’installe.

Ce n’est pas entendable pour les autres ! La grossesse doit être heureuse !

L’entourage est parfois un poids émotionnel supplémentaire quand on s’entend dire : « Tu l’as voulu, tu l’as eu », « Fallait y réfléchir avant », « C’est rien, c’est les hormones ».

Non, tout ça, ce n’est pas rien ! Il est important que nos émotions ne soient pas balayées du revers de la main.

Même un médecin bienveillant peut passer à côté où ne pas oser poser les questions comme mon médecin à l’époque qui m’avoua après la naissance qu’il avait suspecté ma dépression, mais n’avait pas voulu poser un mot : dépression périnatale.

Et pourtant, quel soulagement de le savoir ! Fini la culpabilité, la peur, la solitude, la honte de penser que c’est notre faute. Alors, même, si un traitement antidépresseur n’est pas toujours possible, c’est tout de même important de savoir que c’est une maladie (et que bébé n’a rien à voir avec tout ça).

Comment traiter la dépression pendant la grossesse ?

témoignage dépression pendant la grossesse - optimoms

L’accompagnement de la sage-femme

Merci Lola ! Oui, c’était ma sage-femme que je vois d’ailleurs toujours pour mon suivi gynécologique 😉

Jusqu’à mon 8e mois, elle m’a donné rendez-vous toutes les deux semaines pour travailler sur mes émotions et me sentir moins seule. C’était un travail un peu particulier qui consistait à me délivrer de l’héritage émotionnel de mes ancêtres.

« Ce qui est tu à la première génération, la seconde le porte dans son corps »

Françoise Dolto

Toute cette tristesse pouvait être la réminiscence de l’inconscient familial et nous y avons porté une attention particulière pour que ma petite fille puisse naître totalement libre des souffrances passées.

Sans avoir à entamer ce type de travail, les sages-femmes sont des professionnelles de santé formées à l’accompagnement émotionnel des futures mères.

Elles sont là pour ça, pour vous aider et vous apporter un vrai moment de répit !

Être accompagnée par un psychologue

La psychothérapie est un soutien qui se veut bienveillant pour vous permettre de créer un lien mère-enfant, un attachement tout en prenant en compte votre fragilité. Être écouté est essentiel, à mon sens, pendant la grossesse surtout si l’entourage n’est pas disponible pour le faire.

Il existe tout type de prise en charge thérapeutique comme la Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) qui aide pour les troubles du sommeil ou encore la kinésiologie pour gérer son stress.

Le principal est de trouver un professionnel avec qui vous allez établir un lien de confiance.

Chouchoutez-vous, donnez-vous de l’importance et permettez-vous de libérer les émotions qui vous submerge. Et, n’oubliez pas de continuer à prendre soin de vos émotions en post partum après votre accouchement à la maternité ou dans votre foyer.  

Questionnaire d’autoévaluation de la dépression

L’EPDS (Edinburg Postpartum Depression Scale) a réalisé un questionnaire d’autoévaluation d’un état dépressif spécifique pour toutes les femmes enceintes qui ont un doute sur leur santé mentale.

La dépression pendant la grossesse n’a rien à voir avec le baby blues. C’est une dépression qui peut durer pendant plus mois voir ans. Il est nécessaire de parler de vos doutes quant à votre état d’esprit dépressif avec une personne de confiance. Prenez soin de vous. 

Sources :

Statistiques dépression pendant la grossesse

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