Les 7 piliers de l’intelligence émotionnelle

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L’empathie, la compréhension, la motivation, l’auto-régulation mentale sont devenus quelques uns des piliers de l’intelligence émotionnelle. Cette notion popularisée en France par Isabelle Filliozat, psychologue et professionnelle de l’enfance a pourtant pris sa source aux Etats-Unis. C’est un concept qui, à la différence du Quotient Intellectuel, ne s’appuie pas sur les compétences cérébrales mais sur notre potentiel émotionnel. La gestion des émotions est totalement liée à la conscience de soi et à notre capacité mentale à la réguler. 

Devenus parents, nous sommes constamment interpelés par les pleurs, les cris, les joies intenses que vivent nos enfants ! Comment accompagner les émotions de nos enfants ? Comment peut-on les utiliser pour mieux gérer notre stress et accompagner les émotions de nos enfants ?  Les 7 piliers de l’intelligence émotionnelle nous aident au quotidien à trouver une approche bienveillante pour guider nos enfants et les aider à développer leurs compétences émotionnelles.  

L’intelligence émotionnelle, c’est quoi ?

​Les psychologues américains aux prémisses de l’intelligence émotionnelle

C’est en 1983 aux Etats-Unis qu’Howard Gardner, psychologue du développement a entrepris la théorie des intelligences multiples. L’intelligence humaine n’est pas seulement réduite à l’intellectuel mais se compose de 8 types d’intelligence :

  • l’intelligence linguistique
  • l’intelligence logico-mathématique
  • l’intelligence spatiale
  • l’intelligence musicale
  • l’intelligence corporelle-kinesthésique
  • l’intelligence interpersonnelle
  • l’intelligence intrapersonnelle
  • l’intelligence naturelle

Gardner a ouvert la porte à d’autres collègues de travail avec la notion de compétences interpersonnelles qu’il évoquera comme la capacité de comprendre et de motiver les autres.

Daniel Goleman : l’intelligence émotionnelle facteur de réussite

Par la suite, Daniel Goleman, psychologue américain va populariser la notion d’intelligence émotionnelle qu’il définira comme la capacité à percevoir, maîtriser et exprimer ses propres sentiments et ceux des autres. Ce quotient émotionnel semble largement influencer notre self-control, notre motivation, notre intégrité et la relation avec les autres. 

En développant cette forme d’intelligence nous pourrions améliorer notre communication, le lien avec notre entourage et nos réussites. Ainsi, une intelligence émotionnelle élevée est aujourd’hui une donnée à part entière pour la réussite scolaire d’un enfant ou la montée en compétence d’un adulte en tant que leadership ou manager. 

Peter Salovey & John Mayer : favoriser son efficacité émotionnelle

Peter Salovey et John Mayer, psychologues américains ont développé le concept d’intelligence émotionnelle dans les années 1990. Ils ont fait état de 4 dimensions clés qui constituent l’intelligence émotionnelle : 

  • la perception émotionnelle : la capacité à identifier à comprendre les émotions pour soi et pour les autres, c’est l’empathie émotionnelle
  • l’utilisation émotionnelle : c’est la possibilité de réguler ses émotions de manière appropriée pour chaque situation donnée.
  • la compréhension émotionnelle : se questionner sur les causes et les conséquences de nos émotions
  • la gestion émotionnelle : réguler et maîtriser ses émotions pour atteindre un objectif personnel, professionnel et/ou social.

La psychologie positive et la communication non violente aide aujourd’hui chaque individu à trouver un épanouissement émotionnel positif pour sa réussite personnelle. L’intelligence émotionnelle nous ouvre les portes d’une meilleure conscience de soi et d’une meilleure gestion du stress qui déverrouille nos blocages, nos peurs et nos résistances.

C’est en ayant conscience de cette capacité que nous pouvons aider nos enfants à mieux grandir, à avoir une meilleure estime de soi et à développer une grande intelligence collective

7 points clés pour développer l’intelligence émotionnelle de votre enfant

L’intelligence émotionnelle est la capacité à résoudre les problèmes du cœur. 

L’importance de laisser l’enfant exprimer ses émotions

Vous l’avez certainement repéré, votre enfant vit dans l’instant présent, il est dans l’action. Alors, quand il se blesse, quand il est joyeux (et souvent totalement euphorique), c’est une émotion vive et pleine.

Il n’existe de demi-mesures chez l’enfant, en tout cas, pas avant l’âge de raison à minima.

Difficile pour votre enfant de prendre du recul sur ce qui lui arrive et de le relativiser. Un bobo devient tout de suite l’urgence à gérer et il n’en démordra pas tant que vous n’aurez pas été à l’écoute de sa souffrance et de son ressenti. 

Pour développer son intelligence émotionnelle, il est essentiel de laisser votre enfant exprimer son émotion sans tenter de le calmer. Votre enfant doit libérer ses tensions. 

Il n’y a plus de : « un homme, ça ne pleure pas » ou « ma chérie, ce n’est pas grave » ou « c’est un enfant colérique ».

Nous ne sommes pas dans leur tête et devons partir du postulat que notre enfant a sa propre façon de vivre l’évènement. Adoptez une attitude d’ouverture et vous serez parfois surpris d’écouter votre enfant vous livrer ce qu’il ressent et qui n’est pas du tout ceux à quoi vous auriez pensé. 

Un outil qui fonctionne bien et d’évitez de lui demander “Pourquoi, il est en colère ?”, mais plutôt “Qu’est-ce qui te met en colère ?”. En évitant le mot « pourquoi », l’enfant ne va pas chercher une explication rationnelle et va plutôt libérer spontanément ses émotions. En posant des questions à votre enfant dans son environnement, vous lui témoignez votre intérêt pour sa personne et votre désir de mieux le connaître. L’avantage est que cela va renforcer votre lien de parent à enfant. 

Savoir écouter les émotions de son enfant avec maîtrise

Vers l’âge de 2-3 ans, on peut commencer à apprendre aux enfants à nommer leurs émotions. Vous connaissez certainement ces gros monstres bien poilus de toutes les couleurs « les monstres des émotions » que nos enfants adorent. C’est une première étape pour verbaliser, nommer, percevoir, montrer ce qu’il ressent.

Nous, parents, avons tendance parfois à coller une étiquette sur les comportements excessifs de nos enfants. « Elle est capricieuse », « Il fait la comédie », « C’est un boudeur », « Il est turbulent », « Il est ingérable »…

Tout comportement exagéré et qui se répète est le signe d’une émotion qui n’est pas exprimée. Votre enfant souhaite vous faire comprendre ce qui ne va pas. Alors, il crie, se roule par terre, pleure (avec des larmes ou non), boude …

Ces émotions vives le restent si vous ne les écoutez pas. Prenez le temps de vous poser en plein milieu des rayons du supermarché quand il passe son temps à zigzaguer entre les rayons.

Vous éviterez un footing supplémentaire et votre enfant aura eu l’attention dont il avait besoin pour exprimer sa problématique. « Maman, je m’ennuie », « Maman, j’ai pas envie de faire les courses », « Maman, je ne veux pas que nounou me garde ce soir »…

Une fois que votre enfant aura verbalisé ce qu’il ressent, la « crise » sera passée.

Portez de l’intérêt à un enfant agité, ému, dans le conflit, pour qu’il exprime ses émotions, ne fais pas de lui un enfant roi, cela lui donne la possibilité de mieux communiquer et de repérer les situations qui le font souffrir. C’est à nous parent de s’adapter à ces émotions fortes et de lui apprendre les signes et les outils pour résoudre des problèmes émotionnels.

Montrer ses propres émotions d’adulte

Nos enfants nous déstabilisent. Nous nous questionnons sur notre posture de parent : autoritaire, souple, laxiste, ferme ?

En fin de compte, l’important n’est pas ce que vous devez être, mais plutôt ce que vous êtes à travers vos qualités et vos défauts. Qui êtes-vous ? Si vous êtes de nature détendue, pourquoi s’imposer une posture autoritaire ? Vous transmettez à votre enfant que l’on peut se mentir à soi-même. Nos enfants savent qui nous sommes.

Rien ne sert de cacher à votre enfant ce que vous êtes, vous risquez d’engendrer chez lui le même comportement : votre enfant vous dira simplement ce que vous souhaitez entendre et pas ce qu’il pense vraiment. Sa santé mentale est en jeu dès lors qu’il ne s’écoute pas tel qu’il est. 

Oui, nous sommes faits de nuance, car nous sommes des êtres humains.

Bien entendu, vous ne pouvez pas toujours être en total accord avec votre conjoint, il vous arrive certainement de ne pas avoir le même point de vue quant aux règles éducatives et aux attentes de réussite scolaire. Le partage et la flexibilité sont des valeurs à maintenir au sein de la famille pour privilégier une intelligence sociale. 

En acceptant de reconnaître vos erreurs, vos désaccords, vos différences, vous apprenez à votre enfant qu’il peut faire des erreurs et que cela n’entrave pas sa confiance en soi.

Etre à l’écoute de son instinct de parent

On ne s’oublie pas ! En tant que jeunes parents, nous nous prenons de plein fouet une dose massive de responsabilité comme on peut le vivre aussi au travail. À peine né, nous devons faire des choix pour notre enfant en nous appuyant sur notre propre vécu et tous les sons de cloche aux alentours.

Nous pouvons vite nous perdre dans les méandres des conseils avisés ou non de nos interlocuteurs et nous sentir démunis face à un bébé en constante demande.

Alors, oui, je vous le dis, on ne sait pas tout !

Et, franchement, y’a aucune raison de s’en faire. Nos enfants expriment très bien leurs besoins, il nous faut tendre l’oreille et écouter notre cœur.  

Peu importe si nous faisons comme « Tata Janine » ou non, le principal est que cela fait sens pour soi et que l’on garde la maîtrise de soi. 

Au Canada, les mamans se demandent : « ça me fait oui ou ça me fait non ? » Faites-vous confiance sur les informations que vous transmets votre cœur. Entourez-vous d’un grand nombre de personnes positives et bienveillantes qui vont vous soutenir. Lâchez prise sur les « Il faut que » ou « de mon temps, on faisait comme ça » qui font appel aux normes sociales d’autrui. 

Votre attitude face à votre enfant vient de valeurs et de discours conscients ou inconscients. N’hésitez pas à remettre en question ce qui vous a été transmis, à faire preuve de discernement, car cela a pu être dans des contextes et des raisons différentes. 

Soyez à l’écoute de votre personnalité et de vos traits de caractères, les enfants adorent que vous soyez vous-mêmes. En plus, vous êtes leur exemple en tout lieu.

Respecter le rythme de nos enfants

« Nous aimerions que nos enfants ne soient pas des enfants ! » Isabelle FILLIOZAT

Parfois, je l’avoue, j’aimerai que ma fille soit déjà grande, autonome, indépendante, efficace et que je n’ai pas à lui dire « range tes chaussettes ». Seulement, voilà, nos enfants vivent leur vie d’enfant et ça nous épuise.

Nos rythmes de vie sont différents, nos aspirations également.

Votre enfant préfère sortir tous ces jouets dans le salon, construire une cabane dans le jardin, faire un cache-cache, jouer à la maîtresse ou avec ces pokémons ?

Oui, c’est ce que fait un enfant et c’est évidemment à l’opposé de notre vie d’adulte. Notre quotidien tourne beaucoup autour des notions de performances, de succès et de réussite qui ne sont pas de l’ordre des priorités pour nos enfants. 

​Adoucir son rapport au temps

Ne le cachons pas ! Certaines mamans ont honte de penser ou de dire qu’elles sont exténuées par leurs enfants, car elles pensent que cela fait d’elles de mauvaises mères qui ne sont pas aimantes.

Allez, les Moms ! On va pas se cacher, c’est difficile de les suivre. J’ai même surnommé ma dernière fille « Tempête qui rit qui pète ».

Amusons-nous de cette légèreté que nos enfants ont, de leur naïveté, de leur innocence. Inutile de les gronder ou de les punir pour des actes qui sont le reflet de leur vie d’enfant.

Votre rôle de parent est de les laisser s’épanouir, mais vous ne devez pas non plus vous oublier. Il y a une tendance chez les mamans à donner plus de place aux enfants et à ne plus écouter ses envies.

Le problème, c’est qu’à force, vous allez accumuler des frustrations, des rancunes parce que vous n’aurez pas pu prendre soin de vous. Vous allez au-devant de problème relationnel avec votre enfant, car vous allez lui en vouloir.(alors qu’il n’y est pour rien)

Affirmez votre besoin de repos. Il est important que votre enfant comprenne que vous ne pouvez pas vivre dans la frustration. Il s’amuse et vous aussi.

Chacun à sa façon de s’épanouir et doit vivre ses émotions.

Etre attentionné dans vos actions 

Vos réactions sont ce que retient votre enfant. Elles ont plus de signification que vos mots pour votre enfant.

Vous avez construit votre vie avec des habitudes, des passions, des loisirs qui vous sont propres. L’arrivée d’un enfant dans votre vie a certainement dû chambouler une bonne partie de votre rythme de vie.

Être parent, c’est faire de la place pour une nouvelle personne, de nouveaux besoins.

Pas toujours simple, mais c’est un nouvel équilibre à trouver. Vous pourrez trouver du temps pour vous, mais il faudra laisser une place de choix à votre enfant.

En effet, si vous continuez à vivre de la même façon qu’avant, votre enfant ne se sentira pas important pour vous. Il va développer des sentiments d’infériorité et de honte qui le mèneront à des difficultés à vivre qui il est.

Un enfant qui se sent précieux est plus attentionné aux autres et aura conscience de ces actes et de leur impact. 

« Le plus important pour moi, c’est l’amour et la confiance en eux de mes enfants. Je désire aussi qu’ils aient confiance en moi. Ma route est donc claire : ne jamais les blesser, leur mentir, les humilier, les trahir, ou les terroriser ; en toutes circonstances, je fais me montrer honnête, montrer ce que je ressens, et écouter ce qu’ils ressentent, les aider à s’aimer, à valoriser leurs capacités, à assumer leurs responsabilités sans culpabilité. » Isabelle FILLIOZAT

Se connaître soi-même, émotionnellement

Quand on souhaite avoir un enfant, on veut fonder une famille, transmettre des savoirs… On ne prend pas forcément conscience dès le début qu’en réalité, nous devons définir des objectifs dans notre relation avec notre enfant.

Sans établir d’objectifs sur ce qu’on souhaite, on définit souvent notre comportement sur ce qu’il est bien de faire ou mal de faire. En l’occurrence, ce n’est ni bien ni mal, nos actes nous rapprochent ou nous éloignent de notre but.

Si vous :

➡️êtes préoccupés par ce qu’on va penser de vous si vous dormez avec votre enfant à côté de vous la nuit, vous n’allez plus vous centrer sur ses réels besoins.

➡️avez honte de laisser votre enfant jouer dans le sable et d’en être recouvert, vous n’allez pas le laisser expérimenter.

➡️vous sentez mal de ne pas acheter les gourdes de compote à votre enfant, car c’est ce que tous les enfants mangent, vous perdez votre propre libre arbitre.

N’ayez pas peur d’aller à l’encontre de ce qui fait la norme. Nous avons tous à gagner de développer nos voies d’éducation pour enrichir nos sociétés de la diversité de nos pensées.

Accueillir les émotions de nos enfants fait de nous, parents, des enseignants de l’intelligence émotionnelle. En prenant le temps de nous écouter, de nous parler, nous établissons une relation bienveillante avec nos enfants.

Malgré tout, en tant que parent, on peut se sentir vite démuni face à l’hypersensibilité de nos enfants. Adoptons une attitude 100 % positive et de bonnes pratiques pour accompagner la sensibilité exacerbée de ces enfants ultrasensibles.

Source :

Au cœur des émotions de l’enfant – Isabelle Filliozat

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