Semer les graines de la communication bienveillante avec nos grands-parents

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Les phrases de nos grands-mères ont marqué notre enfance et elle continue de marquer nos vies. Il est parfois difficile de faire comprendre aux grands-parents à quel point certaines expressions de leur temps n’ont plus leur place dans la société d’aujourd’hui.

Véritable coup de massue ou petite pépite, découvrez les expressions de nos grands-mères et comment réagir face à une parole déstabilisante grâce à la communication bienveillante.

4 grandes thématiques ont émergée de mes recherches sur les expressions de nos grands-mères :

😫L’enfant est souvent stéréotypé

« Petit chenapan ! » ; « C’est un sacré loustic ! » ; « Il fait le zouave » ; « C’est un zozo »

À l’époque de nos grands-mères, l’enfant n’était pas toujours voulu. Avoir des enfants permettait d’avoir une main-d’œuvre supplémentaire pour toutes les tâches de la maison.

Aussi, l’enfant n’avait pas une place à part entière, il était soumis aux directives des parents. Son comportement était dicté par le père qui faisait office de couperet dès qu’il faisait un faux pas. L’enfant devait « se tenir à carreau » et rentrer dans le rang.

À l’époque, un enfant qui s’amusait, qui expérimentait, était vu comme un garnement : un enfant pas sage qui mérite d’être remis dans le droit chemin.

Des expressions ont voyagé dans le temps depuis le 18e siècle et sont arrivées dans la bouche de nos grands-mères pour qualifier nos enfants sur le versant de leur défaut. L’éducation positive n’était clairement pas au goût du jour. Les stéréotypes ont mené certains adultes à souffrir profondément et a manqué de confiance en eux.

Conseil  

Inscrit dans les mœurs, ces paroles sont parfois difficiles à entendre en tant que parent. Il est important de pouvoir en discuter avec votre enfant s’il a fait l’objet de ces expressions mal convenues aujourd’hui.

👋La sensibilité est balayée d’un revers de la main

« Pleure, tu pisseras moins » ; « Il pleure comme une madeleine » ; « Il est soupe au lait » ; « Le bureau des pleurs est fermé » ; « il a un cœur d’artichaut »

Un enfant doit arrêter ces enfantillages, car il est gênant pour un adulte des années 50’. Les émotions ne sont pas les bienvenues. Il faut être fort, savoir se tenir en toute circonstance face aux évènements de la vie.

Les garçons sont d’ailleurs les premiers à faire l’objet de brimade et à être comparé à « une fillette » s’il démontre une once de sensibilité. Les filles quant à elle sont « des pisseuses ».

On note encore le côté très péjoratif de ces diminutifs.

L’objectif est bien d’ancrer dans la tête du garçon et de la fille que ce sont des personnes totalement différentes et qu’elles ont déjà un rôle prédéfini en société.

Aujourd’hui encouragée, la libération des émotions est un facteur de confiance en soi et de compréhension de soi-même. On ne montre plus du doigt l’enfant qui pleure, on l’écoute et on respecte avec bienveillance ses comportements.

🦥Pas de place à la paresse

« Il a les bras à la retourne » ; « Il a la rame » ; « Il a les pieds nickelés » ; « et que ça saute ! »

Un enfant ne doit pas être un obstacle à la vie quotidienne. Il doit apporter comme tout à chacun sa part en effectuant les tâches du jour ou en apportant de l’argent à la famille.

La fainéantise et la paresse sont très mal vues dans une société où « le temps, c’est de l’argent ».

Vous étiez facilement catalogué si vous n’étiez pas assez débrouillard ou un peu artiste.  Être créatif, libre d’esprit ou tout simplement pas prêt à affronter les responsabilités d’une vie d’adulte n’était pas acceptable.

Un garçon qui vendait des journaux était « un bon petit gars ». La valeur travail était essentielle pour prémunir la famille de tout déboire.

Conseil

Laissez votre enfant s’ennuyer. Il développera son côté créatif et trouvera plus facilement des solutions à ses difficultés en tant qu’adulte.

😡Des menaces et des violences banalisées

« Se faire remonter les bretelles, « se faire tirer les oreilles », « il y a des coups de pied au cul qui se perdent ! » ; « mange, tu sais pas qui te mangera »

Pour se faire obéir, nos grands-parents avaient tout un attirail d’objet (martinet, fouet, ceinture, ceinturon, bâton …).

Des humiliations avec le bonnet d’âne aux sévices corporels avec les coups de règles sur les doigts, même l’école apportait son lot de violence.

D’ailleurs, à l’époque, nombre de contes relatent cette idée de faire peur aux enfants pour qu’ils soient ce qu’on attend d’eux. Le petit chaperon rouge, boucle d’or, le petit poucet…

Aujourd’hui, on ose même plus lire ces contes à nos enfants !

Lorsqu’on a enfin compris que l’enfant était une personne dans les années 70’, les mentalités ont commencé à évoluer, mais ces expressions sont tout de même restées dans nos mœurs.

Note

Le 2 juillet 2019, la loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires est adoptée. Elle tourne la page de pratiques éducatives rudes engendrant des suicides, des maladies psychologiques, des comportements asociaux, de l’échec scolaire ou de lourds traumatismes.

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🌞La communication bienveillante pour vivre avec son temps

Je n’ai pas l’intention de porter un jugement sur nos grands-mères qui vivaient dans une époque où les neurosciences n’existaient pas. Leurs expressions sont le reflet des valeurs qui étaient défendues dans les années 50,60,70.

Cependant, il est évident, qu’en tant que parent du 21e siècle, nous sommes parfois confrontés à une réelle différence d’approche éducative. Nombre de mères relatent leurs difficultés à évoquer les notions d’écoute, de bienveillance et de prise en compte de l’individualité de leur enfant auprès de leurs parents ou grands-parents.

Voici quelques notions pour appréhender des expressions, remarques qui ne sont pas en adéquation avec vos propres valeurs.

Le non-jugement

Chaque personne a sa propre perception du monde en fonction de ce qu’il a vécu. Même si vous êtes décontenancé par ce qui vous est dit, il peut être aidant de se dire : « c’est sa perception de l’éducation ».

Ainsi, vous mettez à distance cette phrase blessante pour qu’elle ne vous touche pas. Chacun a le droit de donner son opinion. Là où, c’est parfois plus difficile, c’est de faire respecter ses propres choix éducatifs.

Reformuler ces paroles

Le poids des mots est plus abrupt, on l’a vu dans les expressions évoquées plus haut. Reprenons par exemple l’expression: « pleure, tu pisseras moins ».

Si vous pensez que cette phrase a été entendue par votre enfant et qu’elle l’a blessée, vous pouvez vous adresser à votre enfant et reformuler ces paroles : « tu as le droit de pleurer ».

Il est nécessaire de penser à protéger son enfant des paroles qui pourraient le bloquer, car les enfants retiennent tout.

Ne pas prendre l’expression de façon personnelle

On peut mal prendre une réflexion comme « c’est un zozo ». En tant que parent, on peut avoir tendance à prendre cette expression personnellement en pensant que nous éduquons mal notre enfant. C’est un écho à notre volonté de parent parfait.

Là où votre grand-mère souligne le côté espiègle de votre enfant, vous aurez probablement une vision différente.

Encore une fois, ce n’est que son interprétation et il n’y a pas lieu de s’accrocher à cette phrase qui n’apporte pas de conseils constructifs face au comportement de votre enfant.

Se faire respecter

Oui, vous avez, face à vous, une personne qui exprime une autre vision de la vie. Mais, ce n’est pas pour autant que vous devez acquiescer sans rien en dire.

Même si vos grands-parents ou parents soutiennent une vision éducative opposée à la vôtre, il est nécessaire de rappeler qu’ils ont élevé leur enfant comme ils le souhaitaient et qu’ils doivent donc naturellement vous laisser faire votre propre expérience de vie.

Vous pouvez dire que vous prenez en compte leur façon de penser, mais que vous n’encouragerez pas des attitudes éducatives qui ne correspondent pas à vos envies.

Laissez à chacun la possibilité de s’exprimer, mais rappelez que les décisions finales, c’est vous qui les prenez 😊

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Chaque minute qui s’écoule nous éloigne de plus en plus d’une vision éducative stricte et rigide. Il n’est pas toujours facile de faire face à des expressions empreintes de fatalisme. Si vous vous sentez dépourvus et blessés face à ces paroles, assumez votre position éducative ne fera que renforcer le lien avec votre enfant.

Vous pouvez d’ailleurs appliquer la communication non violente au sein de votre foyer. C’est une approche positive qui se base sur l’empathie et la bienveillance.

Source :

Les expressions de nos grands-mères – Marianne Tillier – Points

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