Slow parenting : le modèle parental de la lenteur
La parentalité zen depuis quelques années débute sa lente progression vers la France. Alors qu’elle vogue de pays en pays grâce aux ateliers de Carl Honoré, le Slow Parenting devient un mode de vie à part entière pour qui s’intéresse au développement personnel et à l’éducation. Inspiré de la psychologie positive, ce mouvement slow pour les parents est riche d’épanouissement pour la vie de famille. Il s’agit bien de ralentir pour appréhender la vie sous un autre regard : dans l’instant présent.
Et qu’est-ce qui nous pousse aujourd’hui à nous tourner vers le slow parenting ?
Nous ne supportons plus nos vies à grande vitesse.
Le Slow Parenting, c’est oser aller à contre-courant pour respecter l’autre dans sa temporalité. Il est temps de lever le pied pour enfin se rendre disponible et à l’écoute de ses enfants et des choses simples. Quels sont les bienfaits du slow parenting ? Comment éviter cette course contre la montre pour retrouver des temps de qualité en famille ? Comment ce modèle parental peut vous permettre de dégager du temps libre pour vous soulager enfin de votre charge mentale ?
Osez prendre le temps de lire ces quelques lignes pour vous inspirer d’un modèle de vie tendance qui redonne du temps au temps.
😌Slow Parenting : quand il est urgent de ralentir
😁Le Slow Parenting aux antipodes de la perfection
Né aux États-Unis, le Slow Parenting est un mouvement (traduit par parentalité lente) qui veut lutter contre l’hyperparentalité. Initié par Bernadette Noll, maman de 4 enfants et Carrie Contey, psychologue outre atlantique, elles crèent le premier mouvement slow parenting après la slow food. L’organisation américaine Slow Family Living est la première a accompagné les parents à un mode de vie dans l’instant présent.
Qu’est-ce que l’hyperparentalité ?
C’est être un parent qui veut le meilleur pour son enfant et qui est prêt à tout pour qu’il devienne excellent. Vous me direz l’intention est louable, mais cela peut devenir problématique. À trop vouloir qu’il soit parfait, il est épuisé par des activités extrascolaires et oppressé par la réussite.
Mais pourquoi les parents veulent-ils avoir des enfants parfaits ?
D’abord, la société elle-même a une exigence de la perfection dans tous les domaines de la vie. Il faut répondre à un idéal de beauté, être le plus riche, savoir parler 10 langues,…. En gros, soyez comme Barbie et Ken et nous vivrons dans un monde parfait…
Certaine maman ou papa ont donc cette angoisse de ne pas avoir un enfant parfait ou même bien fait. Alors, pour répondre à tout cela, les parents ont désinvesti leur instinct parental pour faire appel à des spécialistes, des professeurs expérimentés.
Nombre de parents ont perdu confiance en eux face à ce raz-de-marée d’exigence sociétale et pas que… Les enfants n’ont plus de temps de repos, sont hyper stimulés, fatigués, stressés, développe des phobies, des dépressions…
Le bien-être a été relégué au second plan et leurs besoins ne sont plus écoutés au détriment d’un monde qui va toujours plus vite.
Alors, la parentalité lente, c’est un gros RALENTISSEUR qui vous invite à arrêter de consommer le temps afin de le vivre tout simplement.
Vivre des moments de qualité en famille, se découvrir, tisser un lien, une complicité… tout ceci se fait dans un mouvement plus lent.
🦥La parentalité lente pour lutter contre le stress
Un des marqueurs évidents de notre société moderne est le stress. Toutes les études démontrent sa toxicité pour notre corps et notre mental ! L’accumulation des activités, le travail sous le joug de la performance, le besoin actuel de sans cesse combler un vide par peur de perdre du temps est un fléau que nous pouvons combattre au sein de nos familles.
Le stress peut nuire à notre cerveau et à celui de nos enfants. Étant nous-mêmes soumis à des inquiétudes, nous émettons, comme une antenne wifi, nos ondes anxieuses au plus près de nos petits. Nos propres émotions résonnent en eux et se diffusent dans leur état émotionnel. Ce cortisol en excès détruit les circuits neuronaux, ce qui engendre des troubles du comportement tels que les addictions, l’anxiété, la dépression, etc.
Ralentir en tant que parent, c’est donc déjà adopter un vocabulaire plus cool 😉
Si vous passez votre temps à dire : « “attends”, “plus tard”, “dépêche-toi”, “pas maintenant”, “on fera ça plus tard”, “allez”, “on va être en retard”… peut-être pourriez-vous parfois vous retenir de les dire ? Parce qu’il n’y a pas vraiment de raison d’aller si vite ? Parce que votre enfant prend un peu plus de temps ?
Ces petites phrases de tous les jours qui n’ont l’air de rien sont une source de stress liée à notre rythme de vie. Prendre conscience de leur impact et du climat qui en résulte est déjà un premier pas vers le Slow Parenting et vers l’amélioration de nos relations.
➕Les effets positifs de la parentalité lente
Le Slow Parenting, on en fait tous instinctivement. Quand on décide de prendre le temps de profiter (souvent pendant les vacances d’ailleurs), on relâche notre propre pression et cela se ressent sur le comportement des enfants. On lâche prise sur les tracas du quotidien, on se retrouve dans une position moins autoritaire qui permet de détendre toute la famille.
😁Un parent présent et disponible
En adoptant une posture plus lente, on va se relier à la réalité du quotidien. Le parent est plus à l’écoute de son enfant, de ses attentes, de ses besoins, de ses difficultés et se montre totalement disponible à l’échange. Finis le nez collé à l’écran du téléphone en donnant une réponse à la volée sans avoir pris le temps de le regarder… Oui, on l’a tous fait… vous inquiétez pas pour ça…
C’est assez logique, plus il se sent écouté, compris et inclus dans le noyau familial, plus il se sent confiant en l’avenir et plus à même de vivre ce qui le fait vibrer.
😁Un parent moins stressé et un enfant plus confiant
La parentalité lente, c’est aussi ne pas être sur le dos de son enfant. C’est le laisser expérimenter, faire preuve d’imagination, de créativité et d’apprentissage seul par les jeux par exemple…
Mes filles ont mis de l’eau partout dans la salle de bain. Elles ont glissé et ont eu un joli bleu chacune. Sans intervention de notre part, elles ne mettent plus d’eau sur le sol et prennent soin de mettre un tapis avant de sortir de la douche. Elles ont expérimenté et en ont tiré des leçons seules.
En ayant cette possibilité, elles ont compris leur erreur et sont désormais plus prudentes.
Un enfant qui a la possibilité d’expérimenter va plus facilement comprendre qu’il doit prendre soin de lui, car il aura éprouvé ce qui n’est pas agréable ou agréable, ce qui fonctionne ou pas.
😁Ne plus faire mais être
Il y a aussi une croyance très répandue en tant que mère, particulièrement, qui est que :
« si je ne fais pas, je ne suis pas une “bonne” mère ».
La parentalité lente, c’est se questionner sur ce que vous transmettez. On peut tout simplement exister et transmettre sa façon d’être : son optimisme, sa joie de vivre, ses valeurs, etc.
Il est important de comprendre que ce n’est pas forcément l’acte qui fait de nous le parent idéal.
Vous souhaitez que vos enfants soient détendus, adoptez cette attitude est probablement plus bénéfique que de vous voir toujours affairé à une tâche.
Un bon parent n’est pas celui qui fait tout, mais celui qui laisse l’enfant avancer à son rythme en fonction de son âge et de ses capacités » Malvina Girard, auteur de « Le Slow Parenting ».
Résumé : les effets positifs d’une parentalité lente
- Se relier à la réalité du quotidien
- Un enfant : plus confiant / qui sait prendre soin de lui seul / qui expérimente le monde sans être influencé par ces normes
- Un parent qui transmet ses qualités et son attitude positive
🥁Adopter le même tempo avec le slow parenting
💓Le rythme biologique de mon enfant n’est pas le mien
Arrêter d’organiser sa vie…
Votre planning est rempli à ras bord 🥴. Vous êtes très occupé et de fait votre enfant aussi. Cependant, tout comme son parent, il ne doit pas subir son tempo de vie.
Chacun a une horloge biologique personnelle.
Par exemple, les différences avec l’adulte sont importantes pour un nourrisson : le temps de sommeil est énorme, les besoins de tétée sont hyper fréquents… Pour un plus grand, le temps de jeu libre est aussi essentiel. Son besoin d’autonomie est assouvi à travers son plein épanouissement et son développement.
Accepter de ne plus courir…
Et puis avec le temps, les enfants courent à côté de nous. On ne prend pas le temps de se dire qu’il aurait peut-être besoin de dormir cet après-midi, d’avoir un temps calme dans sa chambre, d’avoir des horaires adaptés à ses besoins… On zappe littéralement ses besoins pour faire rentrer nos journées de 48 h en 24 h.
Nombreux sont ceux qui sont mal dans leur peau, car ils subissent un train de vie qui n’est tout simplement pas le leur.
Alors, il devient colérique, a des problèmes de comportement, est angoissé, fait des bêtises… et, cela devient insupportable pour tout le monde. En général, la fatigue et le stress sont de la partie, les fins de journées sont de vrai partie de rodéo et d’ascenseur émotionnel > c’est la crise.
Ça me fait penser à une petite anecdote, allez je vous la raconte, c’est trop mignon. J’adore les grasses matinées (je suis pas paresseuse pour rien 💤). Et donc, j’ai besoin de mes heures de sommeil matinales sinon je deviens assez asociale et tyrannique 👿. Mes filles se lèvent plus tôt que moi et ne me réveillent donc pas. Zoé, la plus grande, a très bien intégré mon rythme biologique et m’a même créé un « bon privilège » : « faire une grasse matinée » que je peux utiliser quand je veux.
Comme quoi, on peut respecter leurs besoins et vice-versa. 😊
A l’écoute du rythme de chacun, vous allez donc éviter un stress inutile au sein de votre famille qui risque d’engendrer des problématiques plus importantes. Et qui dit adopter un nouveau tempo, dit bye bye le planning et l’organisation ultra rigide pour tous.
Il est l’heure de laisser l’imprévu à plus de légèreté.
🤩Laisser de la place à l’imprévu
Comment laisser place à l’imprévu dans une journée ? On ne planifie plus, tout simplement.
Vous aviez l’habitude de vous rendre 3x par semaine au cours de judo. Et si, pour une fois, votre enfant avait envie de flâner à la maison… et s’il en profitait pour faire un gâteau avec vous ?
S’ennuyer est clairement pour moi un luxe. Je me suis ennuyée quand j’étais plus jeune et cela m’a donné pleins d’idées et une imagination débordante : des après-midi à grimper dans les arbres en pensant que j’étais « Jane » à l’observation des fourmis et à la cueillette impromptue des cerises.
En allégeant l’emploi du temps, vous pourriez bien lui faire le plus beau cadeau. Il va découvrir d’autres centres d’intérêt et ses propres qualités. Il va apprendre à se connaître en ayant à l’esprit qu’on lui fait confiance.
Laisser un enfant explorer le monde va lui apprendre à s’adapter à des évènements imprévus. Combien de fois, j’ai failli tomber de l’arbre ou me suis égratignée, je ne les compte plus ! Mais, cela m’a permis de m’initier à la gestion des imprévus.
La vie, ce n’est pas une suite de certitude bien alignée dans un calendrier ! C’est un jeu où votre enfant doit comprendre que quand on lance un dé, il tombe sur une face qu’il n’aura peut-être pas envisagé.
S’il ne s’ennuie pas, car trop occupé par toutes ces activités, il ne saura pas être autonome. Il aura nécessairement besoin de la présence de ses parents pour gérer son quotidien voire que ses parents le fassent à sa place.
Avec une parentalité plus lente, vous êtes en chemin pour la réalisation de soi.
🤪Découvrir la personnalité de son enfant
Admirer son évolution…
Ce qui est au cœur du Slow Parenting, c’est l’importance de rencontrer son enfant. Il n’y a pas de vie prédéterminée pour lui. Vous êtes un fin observateur de sa sensibilité, de son comportement, de sa personnalité, de ses goûts, de ses envies, de ses plaisirs, de son intelligence émotionnelle,…
Pour permettre la découverte de ce qu’il est, il doit nécessairement être un enfant, c’est essentiel. Trop d’entre eux ont des vies d’adultes. Aller à l’école, faire ses devoirs, aller à une activité, être responsable de ses performances et de ses résultats scolaires, être angoissé de ne pas réussir… Comment voulez-vous qu’il développe ses propres compétences dans un contexte où on le contraint à devenir quelqu’un que l’on a choisi pour lui ?
Un enfant, c’est par définition un être en développement et insouciant. J’observe tout autour de moi qu’ils ont déjà de grandes préoccupations pour leur avenir et se sentent déjà investis d’une mission de vie. Le danger est qu’à l’âge adulte, il se demande quel est le sens de leur vie.
Et lui permettre d’être qui il veut être…
Ralentir le rythme, c’est aussi l’amener à avoir un regard bienveillant sur lui-même. Le regard des autres est incontournable que ce soit dans l’entourage ou sur les réseaux sociaux, l’enfant est montré du doigt, jalousé, moqué, encensé… Même votre regard ne doit pas l’encourager à avoir un comportement qui n’est pas en adéquation avec sa personnalité.
Ayez conscience qu’accueillir la différence de votre enfant est une possibilité de vous connaître mieux également 😊
En résumé, la parentalité lente c’est :
- vivre des moments de qualité plutôt qu’en quantité
- Partager des moments simples en étant totalement disponible
- ralentir la cadence de sa vie
- écouter son rythme biologique
- le laisser expérimenter et jouer
- Faire de la place à l’ennui
- découvrir sa personnalité
J’avais encore une tonne de choses à dire sur ce sujet. J’espère qu’il vous incitera à arrêter de courir et à prendre du temps avec votre enfant pour améliorer votre complicité. Vous trouverez un « petit » article sur les activités à favoriser pour adopter le Slow Parenting 😉
Pour poursuivre la lecture, donnez-vous de l’inspiration avec Les 5 principes clés pour s’initier au slow parenting de Laura Aponi (ah ba oui, c’est moi).
Sources
« Slow Parenting” par le site Laslowlife.fr
LIVRE le Slow Parenting ” de Malvina GIRARD Hachette famille
PODCAST que je vous recommande 😉
BLOG à visiter
blog ralentir en famille
Merci pour cet article , je pense que je vais essayer d’adopter ce nouveau rythme car ma fille est très lente et cen’est pas facile tous les jours, elle n’a pas de souci particulier mais aime bien prendre son temps et des fois dans la course de la vie quotidienne c’est stressant pour moi, je vais essayer de plus m’adapter à son rythme et me laisser plus de temps, j’ai téléchargé votre ebook que j’ai commencé déjà à lire et qui m’inspire vraiment pour commencer ce changement. J’écoute également le podcast que vous avez suggéré en ce moment merci pour ce partage,Emilie
Merci à toi Emilie ! Il n’est pas toujours facile de ralentir le rythme, on est malheureusement habitué à aller toujours plus vite et on s’oublie. Prendre du temps pour votre fille va vous permettre de prendre du temps pour vous aussi. Je ne sais pas quel âge à votre fille mais, prendre du temps avec elle et déjà une belle étape pour profiter du moment présent avec son enfant. Si vous manquez d’idées, vous pouvez aller voir mon article intitulé Slow Parenting : 20 activités rêvées en famille 😉